Résumé : |
Contexte et problématique : Le poste de médecin d'établissement d'HAD n'existe que depuis quelques décennies, et les missions de celui-ci, encadrées par la loi, n'ont cessé d'évoluer et de s'enrichir avec le temps, pour n'avoir aujourd'hui, avec le nouveau statut de médecin praticien en HAD, presque plus rien en commun avec celles définies initialement. Plusieurs facteurs, organisationnels ou liés au territoire, peuvent influer sur le rôle du médecin d'HAD. En particulier, dans la prise en charge des patients en soins palliatifs. Entrent en ligne de compte l'organisation territoriale des soins palliatifs, l'offre de soins primaires et l'organisation de l'établissement d'HAD. Méthode : Etude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès d'un échantillon de médecins d'établissements d'HAD bretons. Résultats : L'analyse thématique des entretiens a mis en évidence que les médecins d'HAD interrogés se sentent avant tout médecins cliniciens et qu'ils se reconnaissent un rôle d'expert en soins palliatifs, qui donne du sens à leur travail. S'ils ne souhaitent pas prendre la place du médecin traitant, mais plutôt travailler en bonne entente avec celui-ci, avec un souci de complémentarité, ils n'hésitent pas à aller au domicile du patient, et à créer une vraie relation de soin avec celui-ci et son entourage. Pour mener à bien leurs missions, ils sont confrontés à des difficultés, inhérentes au domicile comme la distance géographique, mais aussi plus générales comme la moindre disponibilité des médecins traitants. Discussion : L'analyse des entretiens a fait apparaître un certain écart entre ce qu'on pouvait attendre, du fait de l'historique de médecin coordonnateur cantonné à des tâches administratives, et ce qu'attendent les médecins interrogés, qui est beaucoup plus axé sur la clinique et le relationnel. S'il paraît illusoire, pour satisfaire ces attentes, de trouver une organisation commune à tous les établissements d'HAD, du fait de grandes disparités territoriales en terme d'offre de soins et d'organisation des soins palliatifs, il semble intéressant d'avoir une réflexion sur une harmonisation des pratiques et des organisations à l'échelle territoriale. De même, il serait intéressant de creuser ce que peuvent apporter de nouvelles pratiques comme la téléconsultation, ou de nouveaux métiers, comme celui d'Infirmière en Pratique avancée, dans la pratique des médecins d'HAD.
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