Résumé : |
Objectifs : Le but de cette étude est d'analyser les violences pendant le confinement du printemps 2020 chez les étudiants universitaires masculins et féminins en France, d'identifier les caractéristiques des personnes exposées à ces violences et d'explorer dans quelle mesure la cybersexualité étaient associée aux cyberviolences et aux violences sexuelles. Méthodologie : Utilisation des données de l'enquête COCOSSET (Confinement COvid Santé Sexuelle des Étudiants en France) qui avait comme objectif principal d'étudier la santé sexuelle et l'accès aux soins reproductifs et de santé sexuelle des étudiants de 4 universités pendant le premier confinement (Nantes, Angers, Strasbourg et Paris Saclay). Les étudiants ont été interrogés par un questionnaire en ligne entre le 11 mai et le 11 juin 2020. Au total 9950 étudiants ont répondu (sur 162 000 sollicités). Les analyses sur les facteurs associés aux violences ont été réalisées chez les femmes. Résultats : Notre échantillon était composé par 7343 étudiants (femmes n=4459, hommes n=2884). Pendant le confinement, 5,5% des répondantes déclaraient des violences sexuelles, plus fréquemment chez les femmes (7,5%) que chez les hommes (2,1%), et 5 % des cyberviolences, plus fréquemment chez les femmes (5,5%) que chez les hommes (2,2%). L'usage régulier de la cybersexualité interactive était plus fréquemment déclaré par les femmes (25,1 %) que chez les hommes (19,9 %). Les violences sexuelles et cyberviolences étaient plus fréquentes chez les femmes déclarant une utilisation régulière de cybersexualité interactive, et particulièrement lorsqu'elles déclaraient une diffusion d'images ou vidéos de leurs ébats sexuels dans leurs réseaux, et qu'elles présentaient des facteurs de vulnérabilité. La cybersexualité passive et la masturbation n'étaient pas liées à une augmentation de la déclaration des violences. Conclusion L'utilisation régulière de la cybersexualité par les étudiantes été associée à une déclaration plus importante de violences sexuelles et cyberviolences pendant le confinement. Ces méthodes de communication sont fréquemment utilisées par les jeunes et doivent pouvoir être accompagnées pour éviter les risques de non consentement de diffusion d'images sexuelles et l'escalade vers les violences sexuelles via les outils numériques.
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