La mutation féodale, Xe-XIIe siècle

Qu'est-ce que la féodalité ? Les historiens ont longtemps distingué les institutions féodales - qui s'étaient épanouies vers l'an mille pour décliner avec les progrès du pouvoir monarchique - et la société dite " féodale ", alors même que fief et vassalité n'y apparaiss...

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Auteurs principaux : Poly Jean-Pierre (Auteur), Bournazel Éric (Auteur)
Format : Livre
Langue : français
Titre complet : La mutation féodale, Xe-XIIe siècle / Jean-Pierre Poly,... , Éric Bournazel,..
Édition : 2e édition mise à jour
Publié : Paris : Presses universitaires de France , 1991
Description matérielle : 1 vol. (535 p.)
Collection : Nouvelle Clio
Accès en ligne : Accès au compte-rendu de Michel Zimmermann in Revue de l'histoire des religions, 1983, Numéro 200-2 p. 205-208 in :
Accès conditionnel au texte :
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Résumé : Qu'est-ce que la féodalité ? Les historiens ont longtemps distingué les institutions féodales - qui s'étaient épanouies vers l'an mille pour décliner avec les progrès du pouvoir monarchique - et la société dite " féodale ", alors même que fief et vassalité n'y apparaissaient pas comme prédominants - l'accent étant alors mis sur la dislocation du pouvoir central et la constitution de la seigneurie. Pourtant, la généralisation du lien féodo-vassalique et l'établissement de la seigneurie banale sont les éléments d'une même mutation où achève de disparaître en Europe occidentale, au seuil de l'an mille, un très ancien mode de production. Ni l'esclavagisme antique, ni son succédané, la corvée carolingienne, n'avaient réussi à soumettre les communautés paysannes libres. Il fallut pour cela l'hypertrophie d'une structure, elle aussi très ancienne, celle des " maisons " guerrières érigées en innombrables et agressives chefferies de canton. La vieille société campagnarde presque partout se disloqua, et la paysannerie dut mettre sa force productive au service d'une nouvelle aristocratie. Les cavaliers qui brisèrent les résistances populaires n'étaient pas tous de noble lignage. Nombre d'entre eux étaient issus de la " koulakisation " progressive de la société campagnarde. Les liens féodo-vassaliques assurèrent la cohésion de la nouvelle classe dominante en formant sa structure juridique. Après sa victoire, loin de " dégénérer ", ils devinrent la justification de son gouvernement. Ni plus ni moins imaginaire que le " Capital " ou l'" État prolétarien ", le Fief fut l'idée dominante de la société médiévale, fondant en droit une durable hiérarchie politique, allant même jusqu'à investir le geste de la prière chrétienne - mains jointes à genoux devant le Seigneur - ou les rapports amoureux - tant d'hommages désormais présentés aux dames, alors que leur rôle social allait se restreignant. Une pédagogie de la soumission, à l'origine d'un État construit non contre la féodalité, mais à partir d'elle.
Notes : Accès au compte-rendu de Michel Zimmermann in Revue de l'histoire des religions, 1983, Numéro 200-2 p. 205-208 in :
Accès conditionnel au texte :
Historique des publications : Paru précédemment en 1980
Bibliographie : Bibliogr. p. 23-60. Index
ISBN : 2-13-042978-5