Résumé : |
A partir de l'élaboration d'une nouvelle bibliographie sur la feuille de coca, ayant pour but l'identification des écrits s'y rapportant entre 1492 et 1992, l'historiographie de ce végétal est au centre de ce travail. Dans la longue période ainsi observée, le thème de la feuille de coca a toujours été d'actualité, et il a généré, depuis près de 500 ans, de nombreux travaux. Dans ces oeuvres, il est possible de remarquer l'intérêt que ce produit a suscité chez les chroniqueurs, les auteurs et autres fonctionnaires coloniaux et les républicains ainsi que pour les organismes internationaux.Dans cet ensemble significatif d'études, la différence entre chroniqueurs et auteurs se dessine, et trois notions sont au centre de ce travail : l'historiographie, la mémoire et l'oubli. Afin de montrer la vision de l'histoire appliquée à la feuille de coca, l'aspect historiographique a été souligné dans l'analyse. La mémoire est actuellement mise en évidence par les peuples indigènes et métis qui consomment de façon traditionnelle ce produit végétal dans la zone andine et amazonienne. Le phénomène d'oubli de la feuille de coca peut, quant à lui, être explicité dans là question: pour quelles raisons peut on supposer que la production et la consommation de la feuille de coca semblent être tombées dans l'oubli dans une zone typiquement andine comme celle de l'actuelle république d'Équateur et ses alentours ? Dans une perspective réunissant des travaux d'ethno-histoire (chroniqueurs), d'historiographie (auteurs) et d'histoire (La Real Audiencia de Quito), travaux produits pendant les cinq derniers siècles, une vision, générée par cette feuille, tantôt négative, tantôt positive apparaît. Malgré ces interprétations divergentes, dans lesquelles l'Eglise a été aussi présente, un autre aspect semble être récurrent : différents groupes de pouvoir, malgré leur position "contre" la feuille de coca, ont toujours essayé de tirer, directement ou indirectement, des bénéfices de celle-ci.
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