Résumé : |
Dans la plupart des langues celtiques, des phénomènes de sandhi grammaticalisés, font alterner l'initiale consonantique des mots dans des contextes et conditions bien spécifiques. Ces alternances, que l'on nomme mutations consonantiques, impliquent plusieurs formes pour un même contenu sémantique. Une autre particularité réside dans le fait que les mutations celtiques ont perdu le contexte phonologique originel qui les déclenchait. Or, tout locuteur celtisant produit les formes alternantes sans effort, et cela, dès son plus jeune âge.L'objectif ultime est de proposer un traitement des mutations qui puisse rendre compte des conditions de production de l'initiale consonantique, mais aussi de déterminer les représentations lexicales des locuteurs des langues celtiques.Nous avons mené cette étude au sein de trois langues celtiques. Le breton est l'axe central de ce travail, mais l'analyse comparative du phénomène en gallois et en gaélique d'Irlande nous a permis de généraliser les contraintes de mutations.La validation acoustique des oppositions consonantiques des trois langues a déterminé les éléments de l'initiale consonantique affectés par le système d'alternance.Le traitement déclaratif est strictement monotone. On ne peut qu'ajouter de l'information, sans jamais en enlever. Sans processus transformationnels, les mutations se résument à une alternance de consonne. II n'y a donc plus de changement, mais un choix, ou disjonction, entre un ensemble de valeurs possibles pour la position initiale. La sélection de la valeur des opérateurs de l'attribut représentant la valeur segmentale de l'initiale s'opère par le biais d'une contrainte de mutation qui consiste en un partage de la valeur du trait MUT.En ce qui concerne le domaine dans lequel se produit les mutations, il correspond au groupe phonologique, dans la plupart des cas de mutations, en breton, gallois et gaélique. Le groupe intonatif est, quant à lui, spécifique à un type de lénition galloise.
|