Résumé : |
L'amnésie d'identité, clinique selon laquelle un individu oublie son nom, son prénom et ses origines, est une entité aussi rare que complexe. Elle semble concerner toutes les structures psychiques. Cette clinique sera traitée du point de vue de la psychanalyse freudienne et lacanienne, c'est-à-dire du point de vue du langage et de ses rapports avec l'inconscient. Deux cas cliniques seront traités sous les noms de Jean-Jean et Adrien. Ils permettront la présentation du cas de l'Amnésique de Collegno (lo Smemorato di Collegno), célèbre sous l'Italie fasciste. Les articles ou livres des premiers cliniciens seront passés en revue : Eugène Azam (1876), Paul Sollier (1892), G.G. de Clérambault et Vinchon (1911), Georges Daumézon et François Caroli (1974), et enfin Marcel Czermak (1998). La théorie psychanalytique permettra ensuite de formuler les difficultés rencontrées dans le traitemant de chaque cas. Elle permettra également de rendre compte du nom propre, fait de langage insaisissable et hautement symbolique.Ces éléments, issus d'une pratique et mis en lumière par un corpus théorique précis, permettront alors le déchiffrage de l'expertise psychiatrique qui fut réalisée en 1931 sur le cas de l'Amnésique de Collegno par le professeur Alfredo Coppola. Les documents relatifs à cette affaire ont été l'objet de longues et minutieuses recherches dans les différentes provinces de la Péninsule. Ils restent pour la plupart introuvables ou ont été réservés à l'exclusivité de cette recherche. Par devoir de mémoire et pour leur intérêt, de longs passages seront donnés à lire. La complexité de l'amnésie d'identité authentifiera que c'est à partir de la part d'anonymat et d'abstraction que contient le nom propre qui rend justement possible cette forme de clinique.
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