Résumé : |
Les traumatismes crâniens sont devenus la première cause de handicap sévère avant 45 ans en France, en raison notamment des accidents de la route. Nombre de personnes traumatisées crâniennes connaissent ainsi de lourdes séquelles communicationnelles retentissant sur leur vie familiale et socio-professionnelle. Plusieurs recherches ont été menées sur les troubles de la communication verbale ; mais paradoxalement peu se sont intéressées à la communication non verbale et ses troubles. Les seules études menées sur ce concept ont été réalisées sur un nombre restreint de sujets. C est pourquoi ce mémoire tend à rendre compte des troubles de la communication verbale et a fortiori non verbale d un nombre plus important de sujets. Les dix-sept personnes suivies dans cette étude présentent un traumatisme crânien grave et un syndrome dysexécutif. L objectif de cette recherche était de répondre à quatre hypothèses : la personne traumatisée crânienne grave présente des troubles de la communication verbale et non verbale. Ces troubles peuvent être sélectifs ou globaux. L interlocuteur ajuste spontanément sa communication à la personne traumatisée crânienne. Il existe une bonne fiabilité inter-juges dans les cotations effectuées. Le protocole d étude utilisé comprend une évaluation neuropsychologique des fonctions exécutives, une évaluation orthophonique de la compréhension élaborée, du discours procédural et de la conversation ainsi qu une analyse linguistique d interactions libres (G.A.L.I., Sainson, à paraître). Les résultats révèlent que les dix-sept sujets de notre étude présentent des troubles, sélectifs ou globaux, de la communication verbale et non verbale. Quant aux dix-sept interlocuteurs, tous s ajustent, spontanément et inconsciemment, aux troubles communicationnels des sujets avec lesquels ils conversent.
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