Résumé : |
Un classique des sciences sociales contemporaines, qui retrace à la fois l'histoire de l'État, des statistiques, des bureaux de l'administration et de la modélisation de l'économie, domaines dont le rapprochement ne s'est fait que très progressivement. Cet ouvrage magistral, devenu un classique depuis sa première publication en 1993, rassemble plusieurs domaines jamais connectés jusqu'ici de l'histoire des sciences et de la politique : il retrace à la fois l'histoire de l'État, des statistiques, des bureaux de l'administration et de la modélisation de l'économie, domaines dont le rapprochement ne s'est fait que très progressivement. Ainsi, la statistique, qui était au XVIIIe siècle la "science de l'État", ignorait alors les probabilités : elles n'y ont été associées qu'au XIXe siècle. Au fur et à mesure que la "politique des grands nombres" s'enrichit, elle brasse les jeux de hasard, les risques de la vaccination, les assurances sur la vie, la fixation des tarifs douaniers, la fiabilité des jurys, puis, plus récemment, les effets catastrophiques des cycles économiques et les sondages d'opinion, dont l'auteur propose une analyse fort stimulante. En reconstituant les hésitations, les contingences et les controverses qui définissent la "raison statistique", ce livre ne s'adresse pas seulement aux historiens des sciences, aux économistes ou aux spécialistes de science politique, mais veut ouvrir un débat avec le grand public ausculté par ces appareils statistiques.
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