Résumé : |
En France, la grossesse n'est considérée comme physiologique qu'a posteriori. Ceci justifie donc qu'une grossesse doit être suivie par un médecin. Cependant, certaines femmes confient leur grossesse à des sages-femmes libérales. Elles sont minoritaires, mais leur nombre ne cesse de croître depuis quelques années. Cette étude a pour but de cerner ces femmes qui effectuent leur suivi prénatal chez une sage-femme libérale. Qui sont-elles? Ont-elles un profil socio-économique particulier? Comment s'effectue leur parcours de soins? Pour quelles raisons se dirigent-elles vers une sage-femme, plutôt que vers un médecin? L'étude réalisée ici se base sur des données quantitatives, recueillies dans 6 cabinets de Loire-Atlantique, complétées par l'analyse qualitative de cinq entretiens de patientes. Ces données locales permettent d'élaborer certaines hypothèses qu'il conviendrait de confronter à une enquête plus large. Ces femmes semblent appartenir à une classe de la population bien intégrée socialement. Elles se distinguent par une volonté de dé-technicisation de la grossesse, et une certaine bienveillance à l'égard des médecines parallèles. De plus, elles paraissent concevoir la sage-femme en opposition au médecin, et ont développé un lien étroit, particulier avec elles. Plus que d analyser la patientèle des sages-femmes libérales, cette étude permet également d apporter des pistes de réflexion quant au métier de maïeuticienne. Quelle relation entretenir avec ses patientes, quelle image diffuser aux femmes ?
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