Résumé : |
C'est à l'Ancien Théâtre Italien de Paris que se produit au XVIIe siècle l'éclosion de la parodie sur scène. La citation parodique à valeur d'hommage, employée par Scarron dans Jodelet ou le maître valet, est remplacée dans la deuxième moitié du siècle par une forme de parodie théâtrale qui dépend davantage des éléments spectaculaires. Cette étude vise à analyser les ressources de la parodie chez les italiens : acteurs et types, costumes, machines, décors, etc. Nous analysons comment l'imitation burlesque des œuvre célèbres de Corneille et de Racine, entre autres, se manifeste dans ce contexte. A partir du corpus des canevas de Domenico Biancolelli, traduits par Thomas-Simon Gueullette, du manuscrit 9329 de la Bibliothèque nationale et des éditions du Théâtre italien de Gherardi publiés entre 1694 et 1741, nous avons relevé et analysé plusieurs exemples représentatifs de la parodie théâtrale. Nous avons prêté une attention particulière aux éditions clandestines publiées hors de France, tel que le Supplément de Bruxelles de 1697. Alors que les italiens entretiennent un rapport privilégié avec l'Académie royale de musique, leur relation avec la troupe française est plus conflictuelle, d'où plusieurs plaintes déposées par les Comédiens français auprès de la police, dont une qui condamne formellement la pratique de la parodie chez les Italiens, qui les prenaient pour cible. Ainsi, parodie théâtrale et rivalité des troupes se nourrissent l'une de l'autre.
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