Résumé : |
Objectif : Déterminer l'évolution entre 2002 et 2012 des céphalosporines de 3ème génération dans les pneumopathies hospitalisées en services de médecine après passage aux urgences et analyser les autres classes d'antibiotiques dans cette pathologie de l'ambulatoire aux urgences. Matériels et méthodes : Série rétrospective monocentrique de patients hospitalisés pour pneumopathie après administration d'antibiotiques aux urgences adultes sur onze années consécutives. L'analyse de l'évolution a été faite en fonction du pourcentage de patients traités par céphalosporines de 3ème génération puis une régression logistique a été réalisée pour rendre indépendantes les années en fonction de facteurs de risques identifiés. L'analyse des autres antibiotiques a été réalisée en fonction du pourcentage de patients traités pour chacune des classes. Résultats : Sept cents trente-deux patients ont été inclus. L'âge médian est de 78 ans. Les scores de FINE et REAICU médians sont de 4 et 4. La mortalité est de 9,7%. 124 patients (16,8%) avaient reçu une antibiothérapie ambulatoire préalable à l'admission aux urgences dont 31,5% était représentée par l'association amoxicilline-acide clavulanique. La prescription de C3G augmente entre le début (13,9%) et la fin de l'étude (29,5%), indépendamment (p < 0,05) des facteurs de risque de prescription (Score REAICU élevé, Remplissage vasculaire, Immunodépression ou antibiothérapie dans les 3 mois précédents). Dans le même temps les prescriptions d'amoxicilline-acide clavulanique sont passées de 70,8% en début d'étude à 57,4% en fin d'étude. Conclusion : Notre étude met en évidence une forte augmentation de la prescription de C3G, classe à fort potentiel d'émergence de bactéries résistantes, dans les PAC sur 11 années. De l'ambulatoire à l'hôpital, l'utilisation raisonnée des antibiotiques est un devoir au niveau individuel et collectif si nous ne voulons pas qu'ils deviennent des médicaments inefficaces et obsolètes
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