Résumé : |
L'année 2009 a été marquée par l'émergence d'un nouveau virus grippal A(H1N1) ayant entraîné la première pandémie du XXIe siècle. Afin d'en limiter l'impact, une surveillance épidémiologique et une prise en charge spécifiques ont été mises en place, en complément de l'organisation habituelle pour la grippe saisonnière. L'objectif de ce travail était d'évaluer si cette organisation spécifique a entraîné une variation de la vaccination saisonnière et de la morbi-mortalité grippale lors des saisons ultérieures. Cette étude épidémiologique observationnelle descriptive rétrospective a permis l'analyse des taux de vaccination contre la grippe saisonnière et des indicateurs de morbi-mortalité grippale de 2006 à 2012. Cette comparaison a mis en évidence, chez les populations ciblées par les recommandations, une chute du taux de vaccination contre la grippe saisonnière (60,2% lors de la saison pandémique 2009-10, puis respectivement 51,8% et 51,7% lors des saisons 2010-11 et 2011-12). Cependant, la morbi-mortalité ne semble pas avoir varié. L'organisation liée à cette pandémie et ses conséquences montrent la nécessité de restaurer la confiance des Français envers la vaccination antigrippale. En tant que professionnel de santé de proximité, le pharmacien d'officine a un rôle clef à jouer pour la prévention. Enfin, il serait souhaitable de développer des indicateurs épidémiologiques stables, et donc comparables d'une saison à l'autre, et d'en faciliter l'accès à un public plus large.
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