Résumé : |
Introduction : L'automédication semble actuellement en progression. Les médecins sont demeurés longtemps réticents à cette pratique d'auto-soin. Nous avons souhaité étudier la communication sur l'automédication lors des consultations de médecine générale dans les départements de Loire-Atlantique et de Vendée. Cette enquête introduit un ensemble de recherches multidisciplinaires visant à dresser un état des lieux des pratiques d'auto-soin. Méthodes : Une enquête par observation directe a été réalisée par 51 internes de médecine générale de l'université de Nantes chez 126 maîtres de stage universitaires en mai-juin 2012. Durant la phase d'observation, les internes devaient recueillir dans une grille de 18 items des éléments caractérisant la rencontre de soin observée. Résultats : L'analyse a porté sur 1597 rencontres de soins (59,1% de patients féminins) au cours desquelles 42,2% des patients ont mentionné spontanément avoir eu recours à l'automédication avant de consulter. Cette mention de l'automédication était plus souvent le fait des femmes (OR = 1,35 [1,09-1,67]). Dans 49,5% des consultations, les médecins ont cherché à explorer l'automédication de leurs patients. Ce chiffre s'est élevé à 57,9% lorsque les patients en avaient parlé auparavant. 49,9% des médecins en ont tenu compte au moment de la prescription en diminuant la prescription d'examens complémentaires (OR=0,61 [0,40-0,93]) et les recours aux spécialistes (OR=0,55 [0,33-0,91]). Conclusion : L'automédication ne semble pas être un sujet tabou entre patients et médecins mais son évocation en consultation devrait être généralisée afin d'ancrer la décision de soins dans une démarche centrée sur le patient et fondée sur les preuves.
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