Résumé : |
Le paracétamol fait partie des médicaments les plus prescrits et les plus consommés dans le monde pour ses propriétés antalgiques et antipyrétiques. Etant considéré comme très sûr, il est devenu l'analgésique et l'antipyrétique de première intention. L'apparition de réactions d'hypersensibilité au paracétamol, pourtant rapportées par les consommateurs et les professionnels de santé, est souvent méconnue. La mission de la pharmacovigilance, basée sur la notification spontanée, consiste en la surveillance des effets indésirables des médicaments au cours de leur utilisation après commercialisation. Issu de la base nationale de pharmacovigilance, notre travail de thèse a permis de colliger 245 cas d'hypersensibilité de 1984 à 2012 grâce à une requête recherchant les affections dermiques et épidermiques au paracétamol; ce dernier devant être le seul suspect et doté d'une forte imputabilité. L'étude des cas a permis de caractériser les hypersensibilités au paracétamol et de mettre en évidence le test de réintroduction par voie orale comme l'unique test à présenter une excellente valeur diagnostique dans les hypersensibilités au paracétamol. Dans notre étude, nous observons également deux types d'hypersensibilité au paracétamol, celle isolée et celle croisée avec les AINS correspondant probablement à deux mécanismes d'action différents. Les chocs anaphylactiques représentent 34% des cas rapportés; notre étude ainsi que les données de la littérature rapportent également des réactions cutanées rares mais graves à type de syndrome de Lyell ou de Stevens Johnson. Ce travail permet de mieux appréhender l'hypersensibilité, allergique ou non, au paracétamol et ainsi de mettre en évidence l'existence d'effets rares mais graves afin de sensibiliser les professionnels de santé à ces manifestations d'hypersensibilité et d'améliorer leur prise en charge.
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