Résumé : |
Face aux symptômes liés à un oedème cérébral peri-tumoral, la corticothérapie est un des traitements symptomatiques de référence. Nous nous sommes interrogés sur l'impact d'un tel traitement sur la maitrise de ces symptômes, chez des patients atteints de glioblastome, en situation palliative. Secondairement, devant un état pauci-relationnel irréversible pre-mortem, la question d'une prolongation de cet état dû aux corticoïdes a été étudiée. Nous avons analysé rétrospectivement l'usage des corticoïdes chez les patients en fin de vie, à travers l'expérience entre 2009 et 2013 de 2 services hospitaliers (Unité de soins palliatifs du CHU et service de médecine de l'Institut de Cancérologie de l'Ouest René Gauducheau) et de l'HAD de Nantes. Une évaluation quantitative de la prévalence des symptômes principaux en fonction de la majoration ou de la décroissance du traitement a été réalisée, ainsi que celle de la durée de l'état pauci-relationnel. 43 patients ont été inclus. Une diminution significative de la prévalence des céphalées (p=0,0143), nausées/vomissements (p=0,0143) et troubles de la conscience (p=0,027) a été constatée dans les 10 jours suivant la majoration des corticoïdes, et ce à une dose médiane de 120mg, pour une dose initiale de 64mg. Aucun résultat significatif n'a été montré pour les troubles neuro-psychiques, les déficits sensitivo-moteurs et les convulsions. Quel que soit le motif de décision de décroissance des corticoïdes, celle-ci n'entraîne pas l'apparition de symptômes réfractaires concernant les céphalées et les nausées/vomissements. Par ailleurs, le maintien sous corticoïdes ne prolonge pas significativement la durée de l'état pauci-relationnel bien qu'une différence de 2,5 jours existe sur une durée médiane de cet état de 8,11 jours. Les corticoïdes restent efficaces sur certains symptômes présentés par les patients atteints de glioblastome en situation palliative. Il est nécessaire de poursuivre cette étude par une évaluation plus précise des troubles de la conscience présentés par ces patients. Une étude complémentaire, plus globale, pourrait également être réalisée visant à étudier la qualité de vie de ces patients et l'amélioration éventuelle que peuvent apporter les corticoïdes.
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