Résumé : |
La prévalence des infections à Clostridium difficile (ICD) communautaires augmente selon l'Institut de Veille Sanitaire ; cependant aucun outil épidémiologique ne permet leur étude en France. Afin d'évaluer la prévalence et la prise en charge diagnostique et thérapeutique des ICD communautaires, nous avons réalisé une étude descriptive des cas diagnostiqués à Nantes entre décembre 2013 et juin 2014, au CHU et en agglomération nantaise. Parallèlement, un sondage par courriel auprès de médecins généralistes de Loire Atlantique a été mené. Notre objectif était de mettre en évidence les facteurs de risque d'ICD communautaires graves. Ainsi, 27 cas ont été analysés prospectivement (une incidence estimée de 7,7 cas/ 100 000 habitants) : 12 cas traités au CHU et 15 à leur domicile. L'exposition récente à une antibiothérapie, notamment les pénicillines et l'âge élevé sont les facteurs de risque prévalents retrouvés. Cependant, 55% des cas décrits avaient moins de 65 ans et 60 % ne présentaient aucun des facteurs de risque classiques (cancer, immunodépression, hospitalisation récente, coloscopie récente) ce qui implique une vigilance accrue des cliniciens. On a compté 5 décès dont deux sont imputables à l'ICD, tous chez des patients âgés hospitalisés. On a observé trois cas de récidive dont deux résolutifs après bactériothérapie. 47 médecins généralistes ont répondu au sondage, 66% d'entre eux ont déjà eu à prendre en charge une ICD parmi leur patientèle. Leurs connaissances de la prise en charge des ICD sont satisfaisantes mis à part les consignes d'hygiène qui sont connues de 40 % des répondants seulement.
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