Résumé : |
L'étiquette d'allergie médicamenteuse est très souvent posée chez l'enfant présentant une éruption cutanée en contexte infectieux. Le plus souvent, l'origine est virale. L'expérience montre qu'après bilan allergologique (tests cutanés puis TPO), seul un faible pourcentage d'enfants est réellement allergique. Il est important d'éliminer rapidement ce diagnostic, tout en gardant un maximum de sécurité pour l'enfant. En effet, l'interdiction de certaines classes d'antibiotiques peut représenter une perte de chance en cas d'infection grave. A ce jour, il existe différents protocoles de réintroduction médicamenteuse selon les centres. Dans les réactions retardées, une seule dose de médicament peut suffire pour déclencher la réaction mais certaines équipes soulignent la nécessité de doses cumulées, aucune étude n'ayant comparé rigoureusement ces deux stratégies. L'objectif de notre étude est d'évaluer la valeur prédictive négative d'un protocole rapide chez l'enfant. MATERIEL ET METHODE. Il s'agit d'une étude rétrospective, monocentrique, non contrôlée, effectuée en pédiatrie au CHU de Nantes. Tous les enfants ayant eu un TPO négatif entre octobre 2011 et octobre 2013 ont été recontactés par téléphone au moins 1 an après le TPO (entre janvier 2014 et janvier 2015). L'enquête porte sur : la reprise du traitement et sa tolérance, les motifs de non reprise. RESULTATS.186 enfants sont inclus (57.5% filles, 42.5%garçons), d'âge moyen 74.8 mois. Les données sont manquantes pour 8 d'entre eux. La population analysable est donc de 178 enfants. 45.5% ont repris l'antibiotique, bien toléré chez 98,8% d'entre eux. 54.5% n'ont pas repris l'antibiotique (94.8% n'en ont pas eu besoin, pour 4.2% le médecin traitant était réticent, pour 1.0% les parents étaient réticents). La VPN de notre protocole est ainsi de 98,4%. CONCLUSION. Cette étude démontre la fiabilité de ce protocole de réintroduction rapide. Aucune réaction grave n'a été déclenchée lors de la reprise du traitement à domicile. Ce protocole rapide montre l'inutilité d'une réintroduction d'antibiotique sur plusieurs jours pour la majorité des patients, ce qui n'est pas anodin par ailleurs (effets indésirables, sensibilisation ).
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