Résumé : |
Si les études coloniales et postcoloniales se développent avec succès, l'histoire de l'art n'a pas encore livré une contribution très significative, hormis quelques biographies. Pourtant la question d'un art colonial , trop exclusivement abordée par le biais de ses fonctions, notamment de propagande, en métropole et dans les colonies, est pourtant essentielle pour comprendre la spécificité d'une culture visuelle, fruit d'un véritable système. Les essais réunis ici privilégient en conséquence l'analyse de sociétés artistiques, souvent méconnues, et des modes de diffusion, salons, expositions et revues ; ils contribuent ainsi à la reconstitution indispensable de cette production artistique coloniale, largement perdue ou inaccessible, souvent signée par des artistes spécialisés. D'Alger à Dakar, d'Hanoï à Pointe-à-Pitre, en passant par les bureaux des rédactions, s'esquissent bien des enjeux et des ambivalences de la politique impériale française. S'y lisent aussi les complexités d'un siècle qui vit à la fois l'extension coloniale maximale, des bouleversements majeurs dans la fonction sociale des arts, l'apogée d'une confrontation directe à une altérité que nos artistes coloniaux tendaient à exalter et à réduire à des stéréotypes.
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