Résumé : |
L'anémie est une pathologie fréquente en gériatrie mais le diagnostic est difficile car son origine est souvent multifactorielle. La carence martiale est une cause fréquente d'anémie qu'elle soit fonctionnelle ou absolue. Son traitement de première intention est le fer oral, mais celui-ci est souvent mal toléré et son efficacité est faible du fait d'une mauvaise absorption. Les traitements par fer injectable se développent et sont de plus en plus utilisés en cas d'insuffisance cardiaque, d'insuffisance rénale, de pathologies gastro-intestinales inflammatoires ou en cancérologie. Notre étude a pour objectif d'évaluer les pratiques professionnelles sur l'utilisation du fer injectable en court séjour gériatrique en se basant sur les recommandations HAS 2011. Une deuxième partie est consacrée à l'étude du profil de patient ayant reçu du fer injectable. Les dosages biologiques réalisés pour le diagnostic d'anémie et le diagnostic de carence martiale respectent les recommandations HAS et les critères de WHO. Il n'en est pas de même pour les prescriptions de fer injectable. Les doses de fer injectable ne correspondent pas aux doses recommandées par l'HAS, essentiellement parce que les durées d'hospitalisation sont courtes. La surveillance pendant l'injection n'est pas optimale et le suivi biologique de la ferritine n'est pas toujours réalisé. La seconde partie de notre étude s'est attachée à préciser le profil des patients ayant reçu du fer injectable afin de mieux cerner les motifs de prescription des praticiens. Ce sont des patients âgés en perte d'autonomie avec une atteinte des activités instrumentales, des troubles cognitifs, polypathologiques avec notamment une insuffisance rénale et cardiaque, polymédiqués avec un risque accru de iatrogénie. Il est nécessaire d'avoir des recommandations pour encadrer le traitement par fer injectable, cependant, en gériatrie il est important de s'adapter au patient et de réfléchir au cas par cas.
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