Résumé : |
En Loire-Atlantique le nombre d'informations préoccupantes réalisées en 2015 par les médecins généralistes libéraux était de seulement 1,23%. Par ailleurs les connaissances des médecins généralistes sur ce sujet sont limitées. Notre objectif était de créer et d'évaluer un outil d'information spécifique portant sur l'information préoccupante à l'intention des médecins généralistes de Loire-Atlantique. Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une étude épidémiologique évaluative prospective menée par le biais de questionnaires anonymes de type avant/après auprès des 1301 médecins généralistes libéraux de Loire-Atlantique inscrits au conseil de l'ordre. L'outil était conçu selon les critères de qualité de l'INPES et s'appuyait sur les recommandations de l'HAS de 2014 portant sur la maltraitance chez l'enfant. Le critère de jugement principal était le résultat du score global calculé pour chaque questionnaire (avant et après avoir pris connaissance de l'outil d'information). Les scores des questionnaires étaient ramenés sur 100 puis les médianes de chaque groupe étaient comparées. Résultats : 279 médecins ont répondu au premier questionnaire (Q1) et 172 au second (Q2). Les deux populations n'étaient pas appareillées en raison de l'anonymat mais étaient comparables. Les médecins ayant répondu étaient principalement des femmes (68% pour Q1 et 74% pour Q2), âgés entre 30 et 50 ans (61% pour Q1 et 66% pour Q2), exerçant en groupe (82% pour Q1 et 84% pour Q2) et ayant une patientèle de mineurs situé entre 15 et 30% (60% pour Q1 et 58% pour Q2). Au Q1 la médiane générale était de 65/100 [IQR : 40-81] versus 82/100 [IQR : 71-91] au Q2 (p<0,001). Après une régression linéaire multiple les variables entrainant une variation significative des scores au Q1 étaient l'âge > 50 ans avec b à -16.4 [IC95% : -31.1 ; 1.69] (p=0.029) ; le sexe féminin avec b à +8.93 [IC95% : 2.58 ; 15.27] (p=0.006) ; le fait d'avoir bénéficié d'une formation sur l'enfance en danger avec b à +12 [IC95% : 6.33 ; 17.73] (p<0.001). Ces mêmes variables au Q2 n'entrainaient pas de variation significative des scores avec p>0,05. Au Q1 218 médecins soit 78% d'entre eux affirmaient avoir déjà entendu le terme d'IP. Seulement 64% au Q1 ont donné la bonne définition de l'information préoccupante contre 82,5% au Q2 (p<0,001). Discussion : Notre travail a démontré l'utilité de notre outil pour informer les médecins généralistes sur l'information préoccupante au niveau du département de la Loire-Atlantique.
|