Résumé : |
L'hypertension intracrânienne (HTIC) et une cause majeure de décès après un traumatisme crânien. L'osmothérapie continue a été proposée pour le traitement de cette HTIC mais son efficacité reste controversée. Nous avons comparé la mortalité et le devenir à long terme des patients traumatisés crâniens traités ou non par osmothérapie continue. Matériel et Méthodes : Nous avons inclus les patients traumatisés crâniens (score de Glasgow <12 et lésion associée a la TDM cérébrale), de trois bases de données issues d'études multicentriques prospectives (Corti-TC, BI-VILI et ATLANREA) L'objectif primaire était la mortalité à 3 mois, ajustée sur des variables prédéfinies et sur les caractéristiques de base des patients, pour permettre de limiter les biais liés à des facteurs confondants. Une revue systématique de la littérature et une méta-analyse a été réalisée incluant les études publiées entre 1966 et avril 2016. Résultats : Sur les 1086 patients inclus, 545(51.7%) ont développé une HTIC (143 traités par osmothérapie continue, 402 non traités par osmothérapie continue). A 3 mois, 475(87.8%) des patients sans HTIC sont en vie, comparé à 106 (74.1%) des patients en HTIC traités et 265 (65.9%) des patients en HTIC non traités par osmothérapie continue (p=0,001 et <0,001 respectivement). Chez les patients en HTIC, le risque relatif de survie à 3 mois sous osmothérapie continue était de 1.43 (IC 95%, 1-2.06, p=0,05).Le hazard ratio ajusté pour la survie à 3 mois était à 1.72 (IC95% 1.34-2.20, p<0.001) en score de propension et à 1.94 (IC95% 1.32-2.86, p<0.001) en analyse multivariée. A 3 mois, le GOS était supérieur chez les patients traités par osmothérapie continue (p=0.01). La méta-analyse incluant 1304 patients issus de 8 études suggérait que l'osmothérapie continue était associée à une diminution de la mortalité en réanimation (intervention 112/474 décès (23.6%) versus contrôle 244/781 (31.2%), OR 0.70 (IC95% 0.51-0.96), p=0.03 I^2=15%). Conclusion : L'osmothérapie continue pour le traitement de l'HTIC était associée à une amélioration de la survie ajustée à 3 mois. Ce résultat était renforcé par une revue de la littérature et une méta-analyse.
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