Violences sexuelles chez les demandeurs d'asile : évaluation d'un centre français

Contexte : Dans le cadre des consultations des demandeurs d'asile effectuées au sein de l'UMJ du CHU de Nantes, les médecins ont observé que parmi les différentes méthodes de tortures, certaines sont de nature sexuelle. Objectif : Le but de notre étude est d'identifier les lésions phy...

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Auteurs principaux : Marino Déborah (Auteur), Clément Renaud (Directeur de thèse)
Collectivités auteurs : Université de Nantes 1962-2021 (Organisme de soutenance), Nantes Université Pôle Santé UFR Médecine et Techniques Médicales Nantes (Organisme de soutenance)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : Violences sexuelles chez les demandeurs d'asile : évaluation d'un centre français / Déborah Marino; sous la direction de Renaud Clément
Publié : [Lieu de publication inconnu] : [éditeur inconnu] , 2015
Accès en ligne : Accès Nantes Université
Note de thèse : Reproduction de : Thèse d'exercice : Médecine. Médecine générale : Nantes : 2015
Sujets :
Documents associés : Reproduction de: Violences sexuelles chez les demandeurs d'asile
Description
Résumé : Contexte : Dans le cadre des consultations des demandeurs d'asile effectuées au sein de l'UMJ du CHU de Nantes, les médecins ont observé que parmi les différentes méthodes de tortures, certaines sont de nature sexuelle. Objectif : Le but de notre étude est d'identifier les lésions physiques anciennes de nature sexuelle à la suite d'agressions sexuelles déclarées par les demandeurs d'asile et d'établir un descriptif des circonstances de ces violences. Méthode : Etude mono-centrique non interventionnelle, rétrospective, du 1er janvier 2013 au 30 novembre 2014. Résultats : 58 demandeurs d'asile ayant déclarés avoir subi des violences sexuelles ont été inclus (70% de femmes et 30% d'hommes). La moyenne d'âge est de 29 ans (médiane 29 ans, extrêmes:16-48 ans). 19 pays d'origines ont été identifiés avec une majorité de personnes originaires de Guinée Conakry (40%) et de République Démocratique du Congo (15%). Les conflits d'ordre politique sont prépondérants pour l'ensemble des personnes. L'auteur des violences sexuelles déclarées est le plus souvent un membre des forces de l'ordre chez les hommes. Chez les femmes, le conflit prédominant est d'ordre familial (mariage forcé) et les assaillants les plus retrouvés sont le conjoint et un membre des forces de l'ordre. Le délai moyen entre l'agression et l'examen est de 38 mois (médiane : 25,5 mois, extrêmes : 4 mois à 14 ans). Les incarcérations touchent en plus grand nombre les hommes (76%). Chez les femmes les méthodes de violences sexuelles déclarées sont la pénétration vaginale pénienne (100%), la pénétration anale pénienne (15%), la pénétration vaginale par objet contondant (2%), la déchirure d'excision (2%) et la fellation forcée (2%). Chez les hommes nous retrouvons la pénétration anale pénienne (47%), la pénétration anale par objet contondant (18%), l'électrisation des organes génitaux externes (12%), des coups porté par des objets contondants sur les OGE (12%), des tractions scrotales (6%) et l'introduction de corps étrangers intra rectale de type piment et produit chimique (12%). Les lésions ano-génitales physiques anciennes, sont objectivées chez 12% des victimes (3 femmes et 4 hommes). Chez les femmes, ces lésions correspondent à une cicatrice et une hypo pigmentation de la fourchette vulvaire postérieure et une excision grade II déchirée. Chez les hommes, elles correspondent à une cicatrice d'orchidectomie, deux cicatrices de la marge anale et une déchirure du prépuce. Ces lésions génitales physiques sont considérées comme très compatibles (50%) et très compatibles et typiques (50%) avec les faits allégués de violences sexuelles. Des lésions tégumentaires associées ont été retrouvées dans 17% des cas et correspondent à des cicatrices secondaires à des ligatures, à des coups porté par objets contondants et tranchants et à des brûlures. Conclusion : Cette étude permet un premier état des lieux des violences sexuelles chez les demandeurs d'asile et identifie cliniquement des lésions physiques génitales anciennes dans cette population. Il n'existe pas de données dans la littérature française ni internationale sur ce sujet. Une étude multicentrique permettrait d'étayer nos résultats.
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Bibliographie : Bibliogr. 38 réf.