Résumé : |
Objectif : la prise en charge de la douleur en pédiatrie est un enjeu majeur du système de santé. En pratique, les médecins généralistes l'évaluent et la prennent en charge comment et par quels moyens peut-elle être améliorée. Méthodologie : nous avons réalisé une étude qualitative auprès de 15 médecins généralistes volontaires qui ont répondu à un entretien semi-directif afin d'homogénéiser les résultats. La population avait les caractéristiques suivantes : 6 hommes et 9 femmes, 6 exerçant en milieu rural ou semi-rural et 9 exerçant en ville, 5 avaient entre 30 et 40 ans, 6 avaient entre 40 et 50 ans, 1 avait entre 50 et 60 ans et 3 avaient plus de 60 ans, 2 exerçaient dans un cabinet seul et 13 exerçaient en cabinet de groupe, 11 étaient maîtres de stage à l'université. Résultats : concernant l'évaluation de la douleur, 40 % de la population n'utilisait jamais d'échelle d'évaluation. Cette évaluation passait surtout par l'interrogatoire des parents pour 73 % d'entre eux, et le faciès de l'enfant pour 60 % des médecins. Concernant la prise en charge médicamenteuse de la douleur, hormis le paracétamol systématiquement cité, il existe une discordance entre l'utilisation ou non des AINS et des antalgiques de palier II. Quant à la morphine, lorsqu'elle est citée, elle est associée à des douleurs d'origine cancéreuse. La prise en charge non médicamenteuse passait principalement par l'utilisation de la distraction notamment pendant des soins douloureux. Parmi les difficultés rencontrées par les médecins, ils citaient la peur d'une mauvaise utilisation des traitements antalgiques, le manque d'utilisation des échelles simples d'évaluation. De plus, les spécificités de l'expression de la douleur chez l'adolescent ne sont pas prises en compte. Conclusion : cette étude montre des difficultés rencontrées par les médecins généralistes dans la prise en charge de la douleur chez les enfants par un manque d'évaluation et une sous-utilisation des moyens médicamenteux et non médicamenteux possibles en pédiatrie
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