Résumé : |
Objectifs : Déterminer l'incidence d'intubations difficiles en médecine d'urgence et les facteurs de risque y étant associés. Méthode : Etude rétrospective, multicentrique, observationnelle. Analyse des intubations documentées dans le Registre Intubations SMUR-Urgences de 2011 à 2018, par les médecins du service des urgences du CHU de Nantes, du SMUR de Nantes, de Chateaubriant et d'Ancenis. Comparaisons des intubations difficiles nécessitant plus de deux laryngoscopies ou l'usage d'une technique alternative et des intubations standards. Résultats : 3426 patients ont été inclus, 906 (26.44%) intubations ont été classées comme difficiles. Une force d'élévation du massif facial élevée [Odd-Ratio (OR), 3.76, intervalle de confiance (IC) 95%, 3.01-4.69], des traces de vomissements, de sang ou de sécrétions avant exposition (OR, 1.80, IC 95%, 1.48-2.20), le statut d'interne du premier opérateur (OR, 1.34, IC 95%, 1.07-1.68), un traumatisme du rachis cervical avéré ou suspecté (OR, 1.53, IC 95% 1.17-1.98), un rachis bloqué en flexion (OR, 4.42, IC 95%, 1.59-12.28), le ressenti de l'accès aux voies aériennes supérieures (OR, 1.34, IC 95%, 1.28-1.40) ont été des facteurs de risque d'intubation difficile identifiés après une régression logistique multivariée. Conclusion : Les urgentistes font souvent face à des situations d'intubations difficiles. Six facteurs de risque indépendants ont été identifiés, permettant d'anticiper ces situations : la présence de sang/vomissements/sécrétions avant exposition, un traumatisme du rachis cervical avéré ou suspecté, un rachis bloqué en flexion, le statut d'interne du premier opérateur, le ressenti de l'accès aux voies aériennes supérieures par l'opérateur et une force d'élévation du massif facial élevée.
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