La privation des droits civiques et politiques : l'apport du droit pénal à une théorie de la citoyenneté

Il est d'usage de considérer que la citoyenneté étatique, en tant qu'elle désigne une appartenance statutaire, est un concept de clôture qui implique l'inclusion aussi bien que l'exclusion. À rebours de la littérature dominante sur la citoyenneté en droit qui privilégie généralem...

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Auteur principal : Aynès Camille (Auteur)
Autres auteurs : Azoulai Loïc (Préfacier), Beaud Olivier (Préfacier)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : La privation des droits civiques et politiques : l'apport du droit pénal à une théorie de la citoyenneté / Camille Aynès; préface de Loïc Azoulai et Olivier Beaud
Publié : Paris : Dalloz , DL 2022
Description matérielle : 1 vol. (XVI-514 p.)
Collection : Nouvelle bibliothèque de thèses ; 211
Note de thèse : Texte remanié de : Thèse de doctorat : Droit : Institut universitaire européen de Florence (Italie) : 2020
Sujets :
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Description
Résumé : Il est d'usage de considérer que la citoyenneté étatique, en tant qu'elle désigne une appartenance statutaire, est un concept de clôture qui implique l'inclusion aussi bien que l'exclusion. À rebours de la littérature dominante sur la citoyenneté en droit qui privilégie généralement sa dimension inclusive, cette thèse entreprend un renversement de perspective : elle se propose de théoriser la citoyenneté en creux, à partir de ses exclus, de définir autrement dit le citoyen par le non-citoyen. L'exclu étudié en droit français n'est pas la figure paradigmatique de l'étranger, mais celle du criminel déchu de ses droits politiques à la suite d'une condamnation pénale : le mauvais citoyen. Nous faisons l'hypothèse de la valeur heuristique d'une étude proprement juridique de la notion constitutionnelle de citoyenneté à partir du droit pénal en général, et des sanctions privant le condamné de ses droits de citoyen en particulier. Ce choix épistémologique nous permet d'examiner sous un jour nouveau les bénéficiaires de la citoyenneté, sa nature (les valeurs qu'elle protège) et son contenu matériel (les droits et les devoirs du citoyen). Nous démontrons (1) que la citoyenneté telle qu'on la connaît aujourd'hui est le fruit d'une évolution entre deux paradigmes. On assiste, d'une part, à une subjectivisation de la citoyenneté qui, de statut objectif qu'elle est, tend à devenir, sous l'influence des droits de l'homme, un statut subjectif. De façon corrélative, on observe une dépolitisation de la notion : la citoyenneté n'est plus tant conçue comme un statut politique de participation à l'exercice du pouvoir que comme un statut social, gage de reconnaissance et d'inclusion à la société. Le citoyen digne n'est plus le membre du corps politique dont le comportement est à la hauteur de ce que la fonction implique (dignité institutionnelle de la fonction de citoyen). C'est l'homme auquel, en raison de sa commune humanité, doit être reconnu un droit à une existence civique (dignité individuelle de l'homme-citoyen). Cette évolution, toutefois, n'est pas achevée. Plus qu'à la substitution à proprement parler d'un modèle de citoyenneté à un autre, nous établissons (2) que l'on a affaire à une tension au coeur du régime actuel de la citoyenneté.
Récompenses : Prix de thèse Joinet 2021 (anciennement Varenne), catégorie "Concepts fondamentaux du droit constitutionnel"
Mention spéciale du Prix Vendôme 2021 (attribué par la Mission de recherche Droit et Justice)
Bibliographie : Notes bibliogr. Bibliogr. p. [441]-488. Table de jurisprudence. Index
ISBN : 978-2-247-21592-8