Résumé : |
"En remettant la frontière sur le Rhin après la Première Guerre mondiale, les autorités françaises voulaient tracer une limite nette entre France et Allemagne. Les Alsaciens furent triés au moment d'obtenir la citoyenneté française, la culture régionale fit l'objet de mesures de francisation, les équilibres rhénans furent modifiés selon le nouveau rapport de la France à son principal compétiteur sur le continent européen, l'Allemagne. Les études réunies dans ce volume se penchent sur les origines, depuis 1870, et les conséquences, jusqu à la fin des années 1930, de ce profond changement géographique et politique. Comparant le cas alsacien à d autres similaires du Luxembourg à l Italie, elles écrivent une histoire non nationale, ou du moins pas exclusivement nationale, de cet espace. En évitant de se focaliser exclusivement sur les États et sur l histoire politique, elles examinent la constitution de la frontière comme une co-construction des acteurs nationaux, rhénans et locaux. En analysant les mobilités qui traversent et animent l espace frontalier, elles mettent en évidence les stratégies d adhésion, d accommodation ou d opposition auxquelles ont recouru des acteurs très divers, publics ou privés, autochtones ou migrants plus lointains. Elles montrent que les recompositions entraînées non seulement par le changement de frontière, mais encore par les migrations et les mobilités qui l ont entouré, ont mis en branle des débats fondamentaux sur l ordre social, l appartenance nationale et les modalités du vivre ensemble, dont les échos ne sont pas éteints aujourd hui."
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