Résumé : |
Le syndrome de Cushing est une pathologie endocrinologique rare et grave s'exprimant fréquemment par des symptômes psychiatriques : un tableau dépressif résistant aux thérapeutiques usuelles est retrouvé jusque dans 80% des cas. Son diagnostic est complexe du fait de l'absence de symptôme pathognomonique et de l'installation insidieuse de symptômes fréquents en population générale. C'est pourquoi le retard diagnostique est habituel et souvent prolongé. Il est donc vraisemblable que de nombreux patients sont adressés vers une filière de psychiatrie avant d'être orientés vers des soins spécifiques. La HAS préconise ainsi de rechercher le syndrome de Cushing devant un tableau psychiatrique atypique ou résistant aux antidépresseurs usuels. Les recommandations psychiatriques actuelles évoquent pour cela la prescription d'une cortisolémie, examen pourtant non adapté. Le dosage de la cortisolurie des 24h est en revanche un examen de 1ère intention. Il nous a donc semblé pertinent d'évaluer les pratiques professionnelles de recherche du syndrome de Cushing chez les patients présentant un épisode dépressif résistant. Nous avons réalisé pour cela une étude descriptive d'évaluation des pratiques via un questionnaire diffusé aux psychiatres exerçant dans des centres reconnus dans l'expertise des troubles de l'humeur résistants. Dans notre enquête, 60% des praticiens déclarent réaliser une cortisolémie pour rechercher un syndrome de Cushing ; 20% ont recours à la cortisolurie des 24h. On constate ainsi que l'examen majoritairement utilisé en psychiatrie pour rechercher un SC ne semble pas pertinent, ce qui peut participer au retard diagnostic.
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