Résumé : |
Introduction : À une époque où le système de soins se remodèle pourtant progressivement sous la pression des usagers qui souhaitent être davantage impliqués dans la gestion de leur santé, la prise de décision partagée reste peu implantée en pratique courante. L'Union Régionale des Associations Agréées d'Usagers du Système de Santé des Pays de la Loire a lancé une campagne d'affichage intitulée Pour ma santé : Décidons ensemble dans un but de sa promotion auprès de la population de soins primaires de la région. Cette étude a accompagné l'élaboration des outils définitifs de la campagne et recherché l'impact immédiat de ces derniers sur les patients. Matériel et méthode : Etude en deux phases, prospective, interventionnelle, multicentrique, avec une méthode d'analyse mixte, majoritairement quantitative. Elle s'est déroulée entre avril 2021 et juin 2022 dans cinq Maisons de Santé Pluriprofessionnelles de la Loire Atlantique et de la Vendée. La première phase permettait de répondre aux objectifs secondaires de l'étude : l'acceptabilité des supports-test de la campagne en calculant les notes d'opinion moyennes sur les supports-test données par les 169 patients et les 26 professionnels de santé inclus. La deuxième phase permettait de répondre à l'objectif principal de l'étude : le niveau d'encouragement ressenti par les 124 patients inclus, lors de la lecture de l'affiche finalisée en fonction de leur profil d'implication habituel dans les décisions de soins. Résultats : Bonne acceptabilité des supports-test de la campagne : notes d'opinion moyennes positives sur les deux affiches/supports-test de la campagne de la part des patients et des professionnels de santé. La connaissance préalable de la prise de décision partagée en santé ne modifie pas l'acceptabilité des supports-test. Les patients sont habituellement majoritairement moyennement impliqués dans les décisions de soins pour leur santé. Le score moyen d'encouragement ressenti à la lecture de l'affiche finalisée de la campagne est positif uniquement pour les patients moyennement et fortement impliqués . Les patients faiblement impliqués ont un score moyen d'encouragement significativement plus faible que celui des deux autres groupes. Conclusion : La campagne de France Assos Santé est un bon outil pour encourager des populations à minima moyennement impliqués dans les décisions qui concernent leur santé, soit la majorité de la population. Elle semble en revanche moins pertinente pour sensibiliser des patients moins impliqués, à s'investir davantage. La campagne a été déployée au niveau régional conjointement à la fin de notre étude et il sera intéressant d'évaluer l'impact réel de celle-ci sur la consultation et les changements de comportement à plus long terme.
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