Résumé : |
La question du sens qui traverse notre société n'épargne pas notre Ecole. Si tous les élèves ne la quittent pas physiquement, ils y investissent de moins en moins leur activité mentale dans des acquisitions de savoirs qui ne font plus sens pour eux. Pour un nombre croissant d'entre eux, cette véritable amputation d'une partie d'eux-mêmes provoque des pathologies mentales, jusqu'à des violences inédites. Sur ce terrain déjà fragilisé, l'irruption des IA et autres ChatGPT bouleverse nos repères et menace jusqu'à notre humanité. Devant ces constats alarmants, de nombreuses voix appellent à remettre la conscience à l'ordre du jour : c'est pour l'être humain le seul moyen de retrouver du sens dans une meilleure relation au monde des êtres et des choses mêmes. Cette recherche de sens devrait être prioritaire dans une éducation qui viserait le déploiement de l'humanité des élèves davantage que leur adaptation à un modèle économique aliénant et en fin de course. La vie mentale de nos enfants est indispensable à leur développement harmonieux et elle nécessiterait au moins autant de soins et de temps que d'autres domaines de leur vie qu'elle est seule en mesure d'unifier. Il est encore temps de redresser la perspective, de changer de paradigme éducatif, de remettre la conscience et la recherche du sens au coeur de nos classes. Dans ce mouvement général, la pédagogie de la vie mentale d'Antoine de la Garanderie trouve sa juste place et toute sa pertinence en retrouvant sa véritable finalité : la libération des potentialités de sens de sujets libres en devenir.
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