Les émotions politiques : action et passion en philosophie pratique

Les émotions politiques sont ici conçues comme des phénomènes appartenant à la catégorie de la passion, par opposition à celle de l'action. Elles sont en cela distinguées de tout ce qui habituellement est compris comme concourant à l'action : les attitudes, les motifs, les désirs, les croy...

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Auteurs principaux : Couet Damien (Auteur), Gnassounou Bruno (Directeur de thèse), Aucouturier Valérie (Président du jury de soutenance, Rapporteur de la thèse), Jaffro Laurent (Rapporteur de la thèse), Lepine Samuel (Membre du jury), Urbanski Sébastien (Membre du jury)
Collectivités auteurs : Nantes Université 2022-.... (Organisme de soutenance), Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) Nantes (Ecole doctorale associée à la thèse), Centre Atlantique de Philosophie 2017-.... Nantes (Laboratoire associé à la thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : Les émotions politiques : action et passion en philosophie pratique / Damien Couet; sous la direction de Bruno Gnassounou
Publié : 2023
Accès en ligne : Accès Nantes Université
Note sur l'URL : Accès réservé au texte intégral
Note de thèse : Thèse de doctorat : Philosophie : Nantes Université : 2023
Sujets :
Description
Résumé : Les émotions politiques sont ici conçues comme des phénomènes appartenant à la catégorie de la passion, par opposition à celle de l'action. Elles sont en cela distinguées de tout ce qui habituellement est compris comme concourant à l'action : les attitudes, les motifs, les désirs, les croyances, les jugements ou les cognitions. Elles n'ont pas non plus d'intentionnalité, pour la même raison. Une telle conception causaliste des émotions politiques est mise en tension avec notre objectif pratique d'autonomie. Cet objectif suppose un concept de personne entendue comme agent. Il est montré que, pour tenir compte des émotions politiques, la philosophie pratique doit faire place à un sujet pratique compris aussi comme patient. Contre le naturalisme moral, une telle conception des émotions politiques et du sujet ému implique de poser l'existence de faits moraux non naturels se déroulant au sein des institutions. Ils consistent en des normes, une espèce du genre des règles. L'institutionnalisme défendu ici s'accompagne d'un réalisme politique faisant des conflits avec les institutions la cause des émotions politiques. Elles n'ont pas de valeur morale en elles-mêmes mais seulement parce qu'elles sont susceptibles d'engendrer une réflexion sur la manière d'éviter leur cause. Les institutions, plutôt que les causes physiques ou mentales, sont l'objet d'une politique des émotions. Le libéralisme peut être compris comme un cas de ce genre de politique lorsqu'il vise à empêcher les causes de peur en assurant la sécurité par le gouvernement des institutions. Les différentes tentatives de résolution de la question sociale peuvent aussi être comprises comme de telles politiques.
Political emotions are here conceived as phenomena belonging to the category of passion, as opposed to that of action. In this way, they are distinguished from everything that is usually understood as contributing to action: attitudes, motives, desires, beliefs, judgments or cognitions. They also have no intentionality and for the same reason. Such a causalist conception of political emotions is placed in tension with our practical goal of autonomy. This aim presupposes a concept of a person understood as an agent. It is shown that, to take political emotions into account, practical philosophy must give way to a practical subject also understood as patient. Against moral naturalism, such a conception of political emotions and the practical subject implies positing the existence of non-natural moral facts taking place within institutions. They consist of norms, a species of the gender of rules. The institutionalism defended here is accompanied by a political realism making conflicts with institutions the cause of political emotions. They do not have moral value in themselves but only because they are likely to generate reflection on how to avoid their cause. Institutions, rather than physical or mental causes, are the subject of a politics of emotions. Liberalism can be understood as a case of this kind of politics when it aims to prevent the causes of fear by providing security through the government of institutions. The various attempts to resolve the social question can also be understood as such policies.
Variantes de titre : Political Emotions : action and Passion in Practical Philosophy
Notes : Titre provenant de l'écran-titre
Ecole(s) Doctorale(s) : Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Centre Atlantique de Philosophie (2017-.... ; Nantes) (Laboratoire)
Autre(s) contribution(s) : Valérie Aucouturier (Président du jury) ; Samuel Lepine, Sébastien Urbanski (Membre(s) du jury) ; Valérie Aucouturier, Laurent Jaffro (Rapporteur(s))